Samuel Henry Mac Garrett

Ed Westwick
C'est le 11 décembre 1472 à St Austell, en Angleterre, que j'ai vu le jour la première fois, j'ai actuellement 539 ans. Je suis célibataire. Il faut que j'occupe mon temps, pour ça je suis propriétaire de plusieurs clubs élitistes à travers le monde et de plusieurs réseaux de prostitution dans les pays de l'est. Tout le monde est unique, moi je suis à crocs de sang.



Je ne sais rien de cela, voyons, c'est bien connu, les vampires ne connaissent absolument pas le monde du surnaturel. Quelle question allons. Bien sûr que je connais ce monde, j'y vis depuis plusieurs siècles déjà. Je l'entremêle soigneusement à la vie des mortels, les entraînant parfois à la suite de ma venelle, à s'enfoncer dans la terre imbibée de leur sang. Dois-je ainsi vraiment donné une date à tout ceci ? Je ne sais de toute manière plus précisément laquelle c'est.



*petit rire* Jamais voyons, pour qui me prenez-vous. Un être qui prendrait plaisir à vous vider de votre sang ? *sa langue pourlèche d'une manière sensuelle ses lèvres*

Samuel n'a rien d'un ange, une histoire de famille sans doute. Il n'a jamais eu de remord à tuer quelqu'un, et prend grand plaisir à vider les corps de ses victimes de la moindre larme de sang. Néanmoins il n'est pas dans la violence gratuite. S'il joue avec sa nourriture comme un chat avec sa souris, il pourra très bien garder une pomme de sang un peu plus longtemps, jouant sur son esprit par compulsion.

Parlons peu mais parlons bien. Qui est donc Samuel Henry Sebastian Charles Mc Garett ? Tant de prénoms que cela ? Non, bien sûr que non. Henry existe bel et bien, mais Sebastian et Charles sont ceux qu'il porta à différentes époques et différents pays. Samuel est pour ainsi dire un monstre cultivé, un prédateur retombant sur ses pattes. Mais cette culture n'était pas innée, tout lui fut acquis. Mais il avait toujours été assez malin et ce trait de caractère lui est resté. Relativement intelligent, il a toujours fait en sorte de manipuler son monde avec une aisance toute sophistiquée, lui qui n'était né que paysan. Aucun remord ne venant jamais le tenailler lorsqu'il était poussé à tuer, c'était même tout un plaisir qui lui restera de sa période assassine et sans limite. Samuel est un tout compliqué qui s'est forgé au fil de longs siècles… Lui… Joueur… moqueur… calculateur… méticuleux… silencieux… intelligent… rusé… cynique… charmeur… déterminé… rancunier… cruel… secret… cultivé… arrogant… menteur… perfide… possessif… doux… protecteur… de parole… lunatique… imprévisible… méfiant… dangereux… charismatique… colérique… violent… sûr de lui… curieux… profiteur… instable… méticuleux… observateur… sournois… chasseur… vicieux… hypocrite… comédien… acerbe… critique… amer…

C'est l'histoire de ma vie !

Samuel est né par une nuit froide de décembre, de celle qui vous prenait aux tripes, vous promettant une mort certaine, qui ne vint pourtant jamais si précipitamment pour le nouveau né. Il fut dès lors le premier né de la famille Mc Garett, le premier fils d’Arthur, paysan vivant de ses terres, que le gamin ne connut jamais. Le monde est ainsi empli d’une cruauté sans borne, tandis que deux autres enfants venaient au monde dans ces quelques années fébriles qui ne laissa jamais qu’un souvenir nébuleux du père qui l’avait enfanté, qu’un frêle dessin esquissé par sa mère ne faisait que raviver. Il disparut. On ne retrouva d’ailleurs jamais son corps, mais nul être ne présumait qu’il serait revenu s’il était vivant. Qui donc oserait remettre cela en doute, forcerait son épouse à hurler à l’hystérie. Second choix, elle n’avait été que cela, et pourtant, Arthur la traitait bien, ne la laissant jamais regretter son mariage. Mais si auparavant la vie de la famille était décente, l’enfant pourtant si jeune remarqua les infimes différences qui se dessinaient au fil des mois fébriles. Pourquoi ne pouvait-il plus avoir autant de pain ? Pourquoi maman maigrissait à vue d’œil ? Pourquoi… Le plus jeune de la fratrie perdit la vie cet hiver là, endeuillant les êtres qui la composaient.

Ce fut dans ces conditions difficiles que l’enfant prit trois années de plus, celles qui le poussèrent à aller jusqu’à la demeure de la riche famille des environs. Du haut de ses sept ans, Samuel était déjà déterminé et intelligent. Si sa mère ne se remariait pas et si aucune nouvelle arrivée d’argent ne se profilait pas à l’horizon, son avenir se limiterait à mendier ou à gratter le sol. Il pouvait faire mieux, il le savait. Aussi alla-t-il frapper à cette immense porte, ses vêtements miséreux emplis de poussière. Il avait appris le décès du souffre-douleur du fils de maison, ce premier, plus âgé que le second qui n’avait que huit ans, l’avait blessé durant une séance d’entrainement à l’épée. Il avait ainsi été châtié comme il se devait pour avoir levé la main sur celui qui ne devait être touché.

« Qu’est-ce que tu veux gamin ? » demanda l’un des gardes de la maisonnée.
« Le souffre-douleur est mort, j’voudrais prendre sa place. » répondit Samuel en relevant la tête. « C’vrai qu’on apprend comme lui et qu’nos parents sont payés ? »
Le garde venait de plisser les yeux devant la petite chose miteuse qui se trouvait à ses pieds, le jaugeant comme pour évaluer s’il serait capable de tenir le coup, ou même d’apprendre à parler convenablement.
« Chaque mois, ta mère recevra trois couronnes, tu apprendras ce que Henry apprendra, et bien sûr, tu recevras ses punitions à sa place. Es-tu certain de pouvoir supporter le fouet et les privations, gamin ? »

Samuel avait relevé la tête avec fierté. Si l’appât du gain pouvait attirer des êtres jusqu’ici, rares étaient ceux qui désiraient réellement supporter de mauvais traitements pouvant aller jusqu’à la mort pour une erreur regrettable. Mais il était intelligent et rusé, et s’il convainquit le garde, il n’eut aucune peine à le faire avec le reste de sa famille. Disant par la même occasion adieu à la sienne, tout en sachant que sa mère et son frère vivraient bien mieux ainsi. De ce fait, il commença son apprentissage auprès des précepteurs d’Henry, apprenant à se battre… et surtout à perdre volontairement, bien qu’il fût capable de le surpasser avec une épée. Hors de question d’offrir le moindre prétexte à son décès.

Parler, manger, lire, l’histoire, la géographie, et tant d’autres choses… c’était ce qu’il apprenait contre de l’argent, des coups de fouets qui laissèrent des cicatrices indélébiles sur la peau de son dos. Il encaissait chaque punition avec une force de caractère redoutable, s’endurcissant, et subissant sans la moindre difficulté la moindre privation pour avoir été élevé ainsi les années précédents sa venue au château.

Éduqué aux côtés du noble qui passa du gamin capricieux et détestable, à un être qui l’était un peu moins, les laissant partager une certaine complicité qui les mena à s’engager sur le chemin des armes. Henry pour la gloire et les retombées sur sa famille, Samuel pour l’argent et l’ambition. L’un devint officier, quand l’autre ne devait être qu’un homme d’armes lambda. Pourtant, sur le trajet devant les mener au fort, le noble tomba malade, une fièvre qui le consuma et l’emporta, laissant son compagnon d’arme et souffre-douleur d’autrefois, l’enterrer en chemin dans la plus anonyme des tombes, tandis qu’il dérobait la charge d’officier du mort. Pour la porter au fort et annoncer la mauvaise nouvelle ? Sûrement pas. Ce jour-là… Samuel Mc Garett devint le lieutenant Henry Carteret, veillant à ne jamais montrer les cicatrices qui clairsemaient son dos.

Il se distingua par son intelligence, ses stratégies et son habileté à l’épée, gravissant les échelons rapidement et efficacement, parfaitement conscient qu’il ne devait cela qu’au nom de son ancien maître et camarade. Le sien, malgré toutes ces qualités, ne l’aurait mené nulle part. Pourtant, il n’avait nulle honte de qui il était véritablement, et préférait que les catins qui partageaient son lit le nomment par son véritable prénom… Samuel. Une lubie qui le faisait passer pour fou dans leurs bras, connaissant l'histoire de son souffre-douleur, ce McGarett mort sur le trajet du fort, celui qui revivait à travers lui, ou était lui ? Mais il avait de quoi payer grassement, et aucune ne serait allée crier sur les toits ce qu’il se passait dans leur lit. Peut-être alors auraient-elles dû se taire définitivement… Car peut-être était-ce la raison, ou peut-être que non, mais une jeune femme bien née, ravissante et saisissante, d'une blondeur captivante, remplaça une nuit ses catins habituelles. Il ne s’y attendait pas, resta à la fixer sur le pas de la porte tandis qu’elle l’invitait à entrer d’un sourire, d’un regard… Il était déjà perdu à la seconde où il s’était égaré dans l’éclat douceâtre de ses yeux.

Cette nuit-là, elle fit de lui un vampire, éveillant une soif meurtrière au plus profond de ses entrailles. Samuel n’avait rien d’un ange. Samuel… redevint Samuel et se révéla être un monstre sanguinaire dont la soif de sang ne semblait vouloir se tarir, malgré toute l’élégance de ses gestes, toute la sensualité brimée d’un fluide carmin qui trouvait refuge sur les lèvres de sa sire. Sang, sexe et élégance, un parfum de pouvoir et de richesse. Un parfum capiteux qui lassa le vampire un siècle plus tard, le laissant la quitter pour un renouveau, quelque chose d’autre, de différent. Une bague ensorcelée à son doigt, il partit sans un adieu, sans un au revoir.

Rebekah lui manquerait, il le savait. Elle aurait toujours cette brumeuse influence sur lui. Mais il fallait aussi être capable d’avancer, capable de se renseigner sur ce père qui était sensé être mort mais dont il avait appris la vie éternelle. Ainsi, sa vie miséreuse n’était due qu’à lui, même si d’un autre côté, Samuel se doutait que sans cela, sa vie n’aurait jamais été celle qu’elle était, il ne serait sûrement pas devenu l’homme qu’il était. Assassin, meurtrier, cruel, certes, mais également charismatique, intelligent, comédien et efficace. Il aurait pu être Henry. Il aurait pu, mais l’homme noble n’avait jamais eu une constitution solide. Il aurait pu naître Carteret, que personne n’aurait jamais remis cette vérité en doute.

Il glissa sur le fil du temps, ruban que les parques coupaient parfois, entrainant dans le tartare une âme ou bien une autre. S’insinuant dans le monde des mortels avec une perfection redoutable, devenant un être qui n’assassinait pas forcément, tuait lorsqu’il le désirait, ou le devait. S’enrichissant surtout, se tissant des ennemis et des amis, suivant toujours de loin les informations qu’il pouvait glaner sur son père qu’il ne voulut jamais croiser. Que lui dirait-il si cela devait arriver ? Qu’il avait fait croire à sa mort bien avant qu’elle ne soit réelle dans l’immortalité ? Que sa disparition l’avait poussé vers de plus hautes sphères et qu’il était responsable ? Car Samuel n’a jamais su ce qu’il était advenu de sa mère ou de son frère. Il n’avait même pas fait l’effort de le savoir… et à sa renaissance, il ne faisait aucun doute que cela ne l’intéressait en aucune manière, que seul le sang et les bras de sa sire étaient en mesure de captiver son attention, son intérêt.

Le temps fila sous l’ombre de ses manigances, de ses choix, de ses actes… Le temps ne s’arrêtait plus de courir, s’enchevêtrant dans chaque trace de pas qu’il laissait à sa suite. Jusqu’au jour où il sauva une adolescente de seize ans, non pas par altruisme, mais parce ces derniers avaient osé lui dérober quelque chose qui lui appartenait. Pourtant une chose étrange se passa…

« Monsieur ! Monsieur attendez ! Ne partez pas ! » l’entendit-il crier à sa suite, comprenant que la compulsion n’avait pas fonctionné. Conclusion, sans doute prenait-elle de la verveine, et si c’était effectivement le cas, alors que savait-elle d’autre. Il s’était gorgé du sang de ses agresseurs, avait laissé un massacre digne du plus infâme tueur en série dans cette ruelle, égorgeant les êtres dont il n’avait pas fini de s’abreuver, encore conscients -par pure cruauté- quand la lame avait entaillé leur gorge pour effacer la trace de ses crocs.

Il s’était alors retourné, ses doigts venant enlacer la gorge gracile de la jeune femme, son regard s’ancrant dans le sien, alors qu’il la plaquait contre le mur… il sentit la magie lui picoter la paume, sans l’ombre d’une agressivité. Une sorcière ? Effectivement, et comme elle en avait le désir, il l’emmena avec lui. L’entraînant loin de cette ruelle, loin de sa famille… à laquelle elle déroba plusieurs grimoires avant de disparaître avec le vampire qu’était Samuel. Fascinée, elle l’était sans l’ombre d’un doute, et ce depuis l’instant où il était devenu un meurtrier sous ses yeux. Réalité qui ne l'avait nullement choquée, sans doute était-elle déjà bien trop attirée par le côté sombre de la vie, ou peut-être simplement par l’être à la noirceur vacillante, flamme noirâtre dans la douceur d’une vie trop portée sur la bonté quotidienne. Samuel ne vit en elle, de son côté, qu’un moyen de servir son ambition et ses différents projets. Raison pour laquelle il la prit sous son aile sombre et obséquieuse, plutôt que de simplement la tuer.

Une étrange relation s’instaura entre eux, lui la voyant comme un petit oisillon qu’il aurait recueilli, elle ayant grandit, devenue à présent une femme, désirerait qu’il la voit autrement. Par amour ? Peut-être, peut-être pas. Par possessivité ? Peut-être, peut-être pas. Par jalousie ? Très certainement, de ces femmes qui trouvaient grâce à ses yeux et finissaient dans son lit, parfois même sous ses crocs. Aussi poursuivit-elle sa route à ses côtés, et lors des récents évènements se déroulant à Mystic Falls, Samuel en prit naturellement le chemin, simplement accompagné de la sorcière. Il ignorait néanmoins qu’il allait y croiser plus d’êtres connus qu’il ne le voudrait… à moins qu’inconsciemment cela ne soit le cas.


Qu'est-ce que je pourrais raconter de beau, si ce n'est qu'une Meguinouche m'a ramenée jusqu'ici x) ? Et que c'est l'un des meilleurs TVD que j'ai pu voir